Faire un festival au Paraguay
Au tout début de notre voyage, lorsqu’on était encore à la recherche de notre combi, on s’était dit que si nous trouvions un festival qui nous donnerait envie, on foncerait ! On a commencé à regarder, et là, on est tombé de haut. Les festivals de musique en Amérique du sud, c’est pas la même qu’en Europe. Le prix moyen du billet est de 200€ et est donc réservé aux classes aisées de la population !
Heureusement, on a continué à chercher et on est tombé sur l’Asuncionico, « petit » festival de deux jours au Paraguay. Parfait. On avait envie de découvrir ce pays si mystérieux. Et en plus, regardez cette programmation ! On tenait notre pépite.
Asuncionico
Mère des festivals
2 jours de folie à prévoir mais à la sud-américaine: premier jour jeudi, deuxième jour mardi… Comment vous dire qu’on a pas bien comprit le concept d’espacer
de 3 jours, mais soit.
Dès le premier jour, du lourd. Artic Monkeys (toute notre jeunesse), Lenny Kravitz, un monstre sur scène. Mais aussi Snow Patrol, retour au lycée. La petite touche française présente avec Kungs. Mais là ou les gens étaient le plus en délire c’était pour Paolo Londra, surprise de l’affiche. Nous avons découvert ce chanteur argentin, LE Justin Bieber local.
Ce qu’on a pu remarquer c’est la taille conséquente des espaces VIP, ils sont immenses et presque vides ! Imaginez une fosse de 30 mètres, délimitée par des barrières, réservée aux plus fortunés. Impensable en France. C’est la qu’on a comprit. Pour les sud-américains, c’est très important de montrer qu’ils ont de l’argent lorsqu’ils en ont. Ici, les inégalités sociales sont nettement plus visibles qu’en Europe. Ici, les peuples sont en lutte et ces luttes n’ont cessé d’accompagner notre voyage. De l’accession au pouvoir de Bolsonaro juste avant notre arrivée, aux révoltes de Santiago lors de notre passage, en passant par les émeutes boliviennes et le chaos des rues de La Paz à notre sortie de Bolivie, nous avons traversé un continent ou la lutte des classes est une réalité, un continent qui souffre de l’impérialisme américain, et qui n’a jamais eu de libre arbitre.
Mais loin de ces considérations politiques et sociales, ce festival a été pour nous une expérience très agréable. D’autant que nous étions les seuls à dormir dans notre combi sur le parking. Se réveiller en lendemain de festival, seuls, sur un parking vidé et devoir aller demander aux techniciens de nous ouvrir la grille de sortie, celle-la, on ne nous l’avait jamais faite.
Pour l’anecdote, le mardi qui suivait, nous y sommes retournés. Le temps n’ayant pas été clément et le parking étant partiellement inondé, les organisateurs ont décidé de ne laisser entrer que les véhicules s’étant déjà acquittés du parking. Ce qui, on vous le donne en mille, n’était pas notre cas. Après d’âpres négociations et un billet glissé discrètement dans la main de l’agent de sécurité (toujours avoir de solides arguments), nous voila de nouveau garés, prêts à en découdre avec la boue et la musique trop forte. Oui, littéralement TROP forte. Les réglementations de niveau sonore en Amérique du sud ne sont clairement pas les mêmes qu’en Europe, ce qui nous a valu un gros mal de crâne à la sortie. Mais franchement, on vous jure, ça valait le coup.
Si vous aussi vous souhaitez vivre cette expérience, toutes les informations sur le site ici.
Carine & Philou