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Nos expériences de volontariat

Lors de notre voyage nous avons effectué quatre volontariats, dont trois grâce au site Workaway. Et franchement, on ne recommande qu’à moitié. 3 volontariats sur 4 nous ont vraiment pesé. Le volontariat est souvent, en réalité, de l’esclavagisme moderne déguisé ciblant principalement des européens en quête d’identité et d’expériences qu’on fait travailler pour des cacahuètes ou des pelures de carottes (oui, oui ca nous est arrivé) et en les laissant dormir dans des endroits parfois très limites. Nous vous faisons ici part d’échanges que nous avons pu avoir à ce sujet, de nombreuses fois durant le voyage, avec des voyageurs différents, et la conclusion était souvent la même: faites attention à la où vous mettez les pieds.

1. Volontariat au Paraguay

Nous sommes entré en contact avec une personne qui nous disait avoir une ferme avec sa famille au Paraguay pas très loin d’Asuncion, la capitale du Pays. Et ça tombait bien ! Nous avions deux semaines avant un festival de musique, l’Asunsionico, ou nous avions prévu d’aller. Parfait. Nous discutons donc avec « elle », elle nous attends ! (sur la photo de profil, on pouvait voir une femme, son prénom était effectivement féminin, et l’endroit nous disait bien). Arrivés sur place, pas de trace de cette femme. C’est un homme qui nous accueille, étrange. Nous lui demandons où est passé sa famille. Il nous répond rapidement que sa femme est en déplacement à Buenos Aires mais qu’elle revient à la fin de la semaine… Puis, les déconvenues s’enchainent: sa « ferme » est en fait un potager au fond de son jardin. Nous réalisons rapidement qu’il accepte des workawayers dans le but de l’aider a construire une maison au fond de son jardin. Nous retournons sur le profil pour vérifier. Au vu des photos des précédents volontaires génés qui y sont affichées, nous commençons à avoir l’envie de déguerpir !
Nous étions coincés, sans savoir quoi faire.
Nos tickets de festival en poche, 2 semaines à tuer, et rien à faire à part ce volontariat. Bon.
On décide quand même d’attendre trois jours et le retour de sa femme.
Mais comme vous vous en doutez, elle n’est jamais revenue.
L’absence d’affaires féminines dans la maison et les pelures de carottes cuites à l’herbe du jardin ont fini de nous convaincre. Nous avons pris nos jambes à notre cou et sommes partis, laissant cet homme malhonnête et misogyne derrière nous.

2. Volontariat en Bolivie

Nous venions d’arriver en Bolivie par l’Argentine à Tarija, ville viticole magnifique.
Lors d’un tour de dégustation, nous faisons la rencontre d’un anglais qui nous explique faire un volontariat dans une auberge de jeunesse.
Un peu fatigué de dormir en van, on se dit que ça peut être une bonne idée de se poser un peu. Malheureusement l’auberge de Tarija est déjà pleine de volontaires. On nous redirige cependant vers une autre auberge de la même chaîne dans une autre ville, à Potosí, un peu plus au nord. Nous arrivons donc à Potosí, une des villes les plus hautes du monde (4.090 m d’altitude). C’est une très belle ville minière qui abrite le mont Cerro Rico, « Montagne riche » en espagnol.
De nombreux mineurs venaient y travailler dans les mines d’argent. Le travail y était bien rémunéré, proportionnellement à la dangerosité. En effet, les histoires que nous avons eu l’occasion d’entendre relatent de nombreux éboulements…
Arrivés dans l’auberge, donc, nous découvrons une super ambiance entre les volontaires. Les premiers jours nous donnent envie de rester mais la situation se dégrade rapidement. On nous demande de travailler tous les jours, tous les repas ne sont pas pris en charge et ce, nous le découvriront plus tard, car les volontaires en charge de l’hostel (oui, il n’y avait aucun gérant !) gardent l’argent destiné aux repas pour se verser un salaire.
Rapidement, nos moments de repos se transforment en travail car « c’est plus facile pour vous d’accueillir les français, vu que vous êtes français »… Bref on a réllement eu l’impression d’être exploités. Mais ce n’est pas tout. Il faut savoir qu’en Bolivie, le ministère de l’immigration est très actif. Il régule beaucoup les touristes car il y en a énormément. Tout les mois, en tant que touristes, vous devez aller renouveler votre visa au bureau de l’immigration. Le matin de notre dernière semaine de visa, nous nous rendons au bureau. L’agent commence a nous poser diverses questions:  » Que faites vous à Potosí ? », « Combien de temps restez vous ? »…
Nous commençons à répondre naïvement que nous sommes en volontariat à cet Hostel. Problème. Nous ne figurons pas sur le registre de l’hostel car les volontaires en charge ne nous y ont pas inscrit (tous les jours, une employée du ministère passe récupérer la liste des nouveaux arrivants). C’est à ce moment que le policier change littéralement de tête et où on se rend compte qu’il y a un souci. Il nous dit que le volontariat est interdit en Amérique du Sud sans un visa de travail (payant et cher), nous lui répondons que nous ne sommes pas au courant, que le directeur de l’hostel ne nous a rien dit, mais il ne veut rien entendre et nous prend nos passeports en nous disant qu’il nous les rendra seulement lorsqu’on aura payé le visa.
Le comble.
Etre exploité depuis deux semaines et devoir sortir le budget mensuel pour acheter un visa… Il nous laisse deux options: payer ou être expulsé du pays sous 3 jours. On appelle aussitôt le directeur de l’hostel. Il nous demande de ne pas nous inquiéter et nous informe qu’il va envoyer son avocat…
Bon, d’accord. C’est aussi notre faute de ne pas nous être suffisamment renseigné. Nous ne savions pas du tout que c’était interdit. D’après les boliviens, et à juste titre d’ailleurs, les étrangers volent leurs emplois en venant travailler gratuitement, en tant que volontaires. Ils le font pour vivre des « expériences » alors que les boliviens dépendent de ces emplois pour nourrir leurs familles.
Après 24h, l’avocat arrive. Nous avons rendez vous au bureau de l’immigration avec le policier. Il nous demande d’attendre dehors le temps de son entrevue avec l’avocat. Quelques minutes plus tard ils sortent, avec nos passeports à la main ! (délivrance!)
Le directeur a payé nos visas de travail pour éviter les poursuites (oui, la Bolivie fonctionne beaucoup au pot de vin). La mauvaise nouvelle c’est qu’il nous reste 10 jours dans le pays et que, puisque nous avons désormais un visa de travail, impossible de le renouveler en visa de tourisme sans passer la frontière.
Nous voila donc, obligés de nous hâter pour aller visiter le Salar d’Uyuni, déçus de ne pas pouvoir rester plus longtemps dans ce pays magnifique qu’est la Bolivie: un pays pleins de traditions regorgeant de paysages à couper le souffle !

3. Volontariat en Argentine

Nos parents ont décidé de venir nous rendre visite pendant notre périple. On fixe le rendez-vous à Buenos-Aires. Léger contretemps: on y arrive avec deux semaines d’avance. Pour s’occuper intelligemment, on décide de faire un volontariat dans une maison d’artistes, en plein quartier de San Telmo. La mission est dans nos cordes: on doit s’occuper de la communication de la maison d’artistes. Vu que c’est notre métier on se dit que c’est idéal. On travaillerai le matin et on irai visiter Buenos Aires l’après midi. Ce qu’on a pas pris en compte c’est qu’on était tombé dans une véritable maison de fous ! Le propriétaire: un riche américain, touché par un cancer, vraiment pas net, et sa secrétaire: une argentine ayant vécu au Etats Unis et vivant complètement dans un autre monde.
Nous étions 4 volontaires. Un italien hyper sociable (avec lequel on s’est bien entendu) qui ne comprenait pas trop où il était tombé et une sud-africaine qui était… Pour le moins étrange… Le propriétaire lui demandait de venir dormir avec lui tous les soirs. Pas dérangeant vous direz-nous, excepté qu’il devait avoir trois fois son âge…
Ajoutez à ça la promesse non tenue des repas hebdomadaires et le côté totalement parano du propriétaire, vous obtiendrez des scènes dignes de films…
Il accusait toute la maison de lui voler des choses. Lors d’une dispute où tout le monde hurlait, un de ses employés s’est enfuit en courant et n’est jamais revenu…
Bon, ne soyons pas mauvaises langues. La magnifique maison coloniale était idéalement située en plein coeur de Buenos Aires et, en tant que maison atypique, elle pouvait être louée pour des évènements (shootings, soirées…) et disposait d’un garage où nous avons pu garer notre Gygy.
Un couple réserve donc l’endroit pour y organiser leur réception de mariage.
Le propriétaire, mal luné ce soir la, leur a ruiné leur soirée (fort agréable au demeurant).
Il s’est mit à crier, a fermé les portes pour que les invités ne puissent plus sortir sur la terrasse et a finit par gifler la mariée devant tout le monde !
Ce même soir, l’alcool aidant sans doute, la volontaire sud-africaine nous raconte avoir été en prison en Chine… Bref, nous étions vraiment tombé sur une maison de fou.

Nous sommes partis le lendemain. Une expérience atypique.

4. Volontariat en Argentine, on y croit.

C’était notre dernier volontariat et on a bien fait de persévérer. Voulant quitter la maison de fou (cf. notre expérience n°3), on fait la demande sur Workaway pour aller travailler dans une ferme pleine d’animaux, à une heure de Buenos Aires seulement. Pour nous, ce voyage, c’était l’occasion d’apprendre à faire quelque chose de nos mains et être plus proche de la terre.
Nous arrivons donc chez Valeria, une jeune femme argentine. Elle vit avec sa soeur et sa mère dans une énorme propriété qu’elle loue pour des événements, tels que des mariages ou des cérémonies. Nous y passons deux semaines à nous occuper du terrain et des animaux. Nous donnons à manger aux chevaux, aux poules et à notre mascotte Marguerite: une vache reçue en cadeau d’anniversaire qui est devenue énorme ! (Petit rappel : offrir une vache pour un anniversaire, c’est pas très sympa…) Valeria est jeune et très souriante et on partage de bons moments avec elle !
Elle nous emmène voir un concert de reggae avec son copain et nous apprend de nombreuses choses sur les chevaux. On apprend aussi à faire notre propre pain, on conduit un tracteur pour déblayer une bonne partie de son jardin et on assiste même à un combat de coqs (c’est très violent au passage). Elle nous loge dans une petite dépendance à côté de la maison principale, et nous avons le droit à un panier énorme de fruits et légumes toutes les semaines accompagné de poulet (elle fait un effort sur le poulet car toute sa famille est végétarienne).
Bref, c’est une vraie belle rencontre.

Voilà, il nous aura fallu 3 expériences pas terribles pour avoir la chance de vivre une belle rencontre et un beau volontariat ! Notre conseil: faites attention quand vous choisissez des volontariats et ne vous laissez surtout pas faire quand c’est trop.
Notre avis est donc mitigé.
Nous avons entendu que certains voyageurs payaient pour effectuer leurs volontariats, et ce, pour dormir par terre sans être nourri… Il y a des dérives, c’est certain. Une fille nous a même raconté qu’elle devait ramasser les cadavres de canards dans une ferme en Bolivie. Vous imaginez ? L’enfer…
Et il y en a cependant d’autres qui nous ont fait rêver en nous racontant les leurs…
Ce qui est certain, c’est qu’il y a une multitude d’option, à vous de faire le bon choix !

Marguerite, notre mascotte

Prenez soin de vous et n’hésitez pas à nous raconter vos expériences en commentaire !

Carine & Philou

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